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L’Interview – Amandine Ogouebandja, Directrice générale Adjoint de la SAG & Business mogul (Gabon)

L’Interview – Amandine Ogouebandja, Directrice générale Adjoint de la SAG & Business mogul (Gabon)

Amandine Ogouebandja, Directrice Générale Adjoint de la Société Autoroutière du Gabon (SAG) en charge du projet d’infrastructure : la Transgabonaise (construction de 780 km de routes entre l’Ouest et le Sud-Est du pays) et femme d’affaires nous partage les dessous de sa carrière professionnelle.

Comment avez-vous débuté votre carrière ?

Ma carrière, wow, en lisant la question ça me remonte vraiment dans le temps.  Je commence à travailler à Miami de 2002 à 2005 où j’occupe d’humbles fonctions, notamment consultante en Marketing, Assistante Manager ou encore Program Manager.

Après mes études aux Etats-Unis, je rentre au Gabon en 2010, avec grand plaisir. Et si j’avais pour vœu de devenir notaire, ma trajectoire change très vite puisque je vais occuper le poste de Conseiller au Ministère de l’Economie, des Affaires, du Tourisme et de l’Industrie pendant deux ans. J’y acquiers de nombreuses compétences ainsi qu’une connaissance aigue du milieu des affaires.  

En quoi consiste votre poste de DGA et quels sont les enjeux de votre entreprise et de vos fonctions pour le Gabon ?

Ma carrière prend un autre tournant quand j’intègre Olam, devenu GSEZ en tant que Head of Marketing & Sales / Project Manager. J’y ai gravi plusieurs échelons.

Aujourd’hui, j’occupe les fonctions de DGA de la Société Autoroutière du Gabon, SAG. Pour faire simple, j’ai un gros objectif : celui de garantir la construction de la très célèbre route, la Transgobanaise. Un challenge important et imposant mais que j’ambitionne relever.

La Transgabonaise est une route de 828 km de long reliant Libreville à Franceville et traversant six des neuf provinces du pays. Cette route permettra de relier les grands bassins agricoles du pays et a pour but de devenir un axe logistique plus efficace et stimulateur des territoires.

Un projet ambitieux qui me tient à cœur et qui me permet, à mon échelle de participer au développement de mon pays.


A quoi ressemble une de vos journées type en tant que DGA et quelles sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien au Gabon ?

Aucune de mes journées ne se ressemble. Mais s’il y a une chose que j’effectue systématiquement dès que j’arrive au bureau c’est de faire le tour de mes équipes, échanger avec mes collaborateurs et prendre le pouls de l’évolution de chaque chantier.

Je m’assieds ensuite devant une bonne tasse de café et je commence le slalom de mes emails et les multiples vidéoconférences auxquelles je dois participer. Je me rends aussi fréquemment sur le terrain, cela me permet davantage de réaliser les avancées concrètes de notre projet.

Enfin, ce n’est que vers 19h ou 20h, que je range ma casquette de DGA et que j’en enfile une autre, celle de Business woman.

Bien entendu, j’essaie de ne pas oublier de dormir (rires).

Quelles qualités convient-il d’avoir pour construire une carrière solide dans le temps et aspirer avoir un poste à responsabilités ?

Je ne veux surtout pas paraitre comme une donneuse de leçons mais selon ma propre expérience et celle des personnes qui me sont proches, construire une carrière solide relève avant tout d’une forte dose de résilience et de beaucoup de patience. Il ne suffit pas d’avoir uniquement des objectifs : il faut se donner le temps et les moyens de les réaliser. Être pressé de récolter les fruits de votre travail vous mènera très vite à l’erreur. Alors, je le redis ici : lorsque l’on s’apprête à partir en guette, il est impératif de ménager sa monture.

Pour ce qui est des postes à responsabilités, je dirais qu’il faut premièrement être responsable dans son environnement, puis pouvoir insuffler et convaincre ses pairs de son leadership. Sans leadership, pas de vision, donc aucun accomplissement.

Avec plus de 10 ans d’expérience professionnelle, quel a été votre plus grand challenge ? Quelles leçons en avez-vous tiré ?

Si je me souviens bien, mon plus gros challenge a été la promotion et vente de la zone économique spéciale de Nkok lorsque je travaillais pour GSEZ. C’était un sacré challenge, il englobait tout, de la communication à la commercialisation. L’ampleur du projet était telle qu’il a fallu que je fasse abstraction de mes débuts dans ce domaine, de mes craintes, angoisses et surtout que je concède un nombre incalculable de sacrifices pour y arriver. Je vivais 24h sur 24 au rythme de mon boulot. De sorte, je n’avais aucune vie sociale à cette époque. J’y ai donné tout mon être, mais je ne regrette rien. Aujourd’hui cette zone prospère, je pourrais dire à mes enfants que j’y ai apporté ma pierre…

Au-delà de votre côté corporate en tant que DGA, vous avez su vous diversifier et développer votre fibre entrepreneuriale en fondant le premier magazine people au Gabon « AY People Magazine » ainsi qu’une marque de distribution de produits de beauté. Comment arrivez-vous à gérer le tout ?

J’ai toujours eu une âme d’entrepreneure. Je le dois à mon expérience passé à Miami.

Concernant mon évolution et mon organisation, je dois dire que j’ai la chance de pouvoir compter sur une équipe qui fait désormais partie intégrante de ma vie et que je gère donc au quotidien. Je suis reconnaissante d’avoir trouvé des personnes de confiance, travailleuses et surtout qui partagent et comprennent mes idéaux et aspirations pour mes différents projets. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour les remercier chaleureusement.

Mon expérience personnelle m’a permis de comprendre l’importance de savoir déléguer. Aussi, j’insisterai sur l’importance de s’entourer d’un véritable noyau dur, d’un support system de qualité. Une importance qui s’illustre davantage quand vous conduisez plusieurs projets à la fois. Il ne faut pas se mentir, nous ne sommes pas des « magiciens » capables d’être partout à la fois et gérer tout en même temps.

Et puis, au final… on est et on ne devient rien tout seul…

Qu’est-ce que l’entrepreneuriat vous apporte en plus de votre carrière ? Est-ce que vous préconisez l’un plus que l’autre ?

Je ne saurais dire qu’une carrière traditionnelle est plus importante qu’une carrière dans l’entreprenariat. Aujourd’hui, nous avons d’excellents exemples de carrières entrepreneuriales, comme Jessica Allogho des Petits Pots de l’Ogooué, ou encore Laetitia Tessier d’events by Laetis. Ce sont des femmes qui ont tout plaqué pour s’adonner complètement à leurs passions.

Est-ce que je le ferais moi ? Je ne pense pas. Faire les deux contribue à un équilibre primordial dans ma vie. L’un complète un peu l’autre, de même que je peux sortir d’un monde pour rentrer dans un autre. Mon cas n’est pas rare, chacun fait comme il le sent. Qui sait ? Je pourrais changer d’avis dans 10 ans ! Mystère..  

Vous êtes très présente sur les réseaux sociaux où vous partagez votre quotidien à la fois personnel et professionnel. En quoi est-il important pour vous de partager votre travail et vos activités au grand public ? Quel en est le but ? 

Selon moi, du moment qu’on accepte d’être sur les réseaux sociaux, c’est qu’on accepte ses règles, sinon cela n’en vaut pas la peine. Je suis plutôt très franche dans la vie. Bien sûr je sélectionne mon contenu car il faut tout de même contrôler son intimité.

Mais ce que je partage à pour vocation de pousser les jeunes femmes qui le souhaitent à s’accomplir. Je leur montre qu’être DGA, c’est effectivement des heures qu’on ne compte pas au travail, c’est montrer aussi (à travers mes posts lifestyle) que je me fixe des objectifs et que je fais tout pour les atteindre. Vous voyez mes centaines de reposts d’endroits de plage à l’infini, les sacs de marque ou autres, ces posts montrent ce que j’aime, le luxe oui, mais s’offrir du luxe en tant que Femme qui travaille c’est faisable. C’est réaliste. C’est vrai.

Quand je m’amuse, je le partage aussi, parce que je tiens à ce que notre jeunesse féminine sache qu’il est possible de s’amuser et rester digne de sa personne.

Avez-vous un mantra qui vous garde motivée au quotidien ?

Je suis une chrétienne pratiquante. La prière m’accompagne dans tous les aspects de ma vie. Mais comme tout le monde, j’ai mes phrases fétiches. Je peux vous en partager quelques unes :

  • J’ai en moi des pouvoirs de réalisation de ce que je souhaite.
  • Je suis forte, je suis capable, je suis sereine.
  • J’ai déjà réussi, je réussirai encore.
  • L’ échec est une étape sur la route du succès, don’t panic !

Quel est le meilleur conseil que vous pouvez donner à quelqu’un qui aspire à construire une carrière solide et pérenne ?

Aux jeunes, aux femmes comme moi, j’aimerais vous dire qu’arriver au sommet n’est pas chose aisée ni donnée à tous. Votre background ne vous ouvre pas toujours les portes. Seules la force et la persévérance dans votre travail paient.

Au fil des jours et des années, on parvient néanmoins à se forger un destin et à se donner des objectifs. Et là encore, seul votre travail vous permettra d’accomplir et de réaliser vos rêves. Cela parait bateau, mais c’est vrai. Nous sommes des centaines à le dire, cela veut dire que c’est vrai…

Au fait, African Leadhers Magazine, vous faites un travail formidable, bonne continuation !

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